Le vendredi 8 août 2025, une condamnation pour trafic de déchets plastiques depuis les Pays-Bas vers divers pays non membres de l’UE a fait la une dans les médias néerlandais. NL Times, AD, les médias locaux et l‘Inspection néerlandaise (ILT) ont rapporté la condamnation pénale de 4 personnes et 3 entreprises pour commerce illicite de déchets plastiques, l’une d’entre elles étant également accusée de blanchiment d’argent. Ces condamnations faisaient toutes partie du même jugement dans lequel un homme originaire d’Uithoorn a été reconnu coupable d’avoir exporté illégalement 18 conteneurs remplis de déchets plastiques contaminés vers la Thaïlande, le Nigeria et la Turquie entre 2018 et 2019. L’homme, sa femme et plusieurs partenaires commerciaux ont été reconnus coupables de complicité dans ce crime environnemental. La peine collective consistait en quelques centaines d’heures de travail d’intérêt général et des amendes d’un montant total d’environ 110 000 euros, en plus du remboursement de 141 000 euros de bénéfices que les autorités avaient déterminés dans cette affaire de commerce illégal.
L’enquête a été lancée par l’ILT après réception d’un rapport concernant cet homme. Comme l’ ILT l’a souligné, il s’agit là d’un nouvel exemple de ce qui se passe dans l’ombre du marché international des déchets plastiques. Cette affaire a suivi le mode opératoire que nous avons décrit dans notre article précédent : des transports de déchets plastiques mal étiquetés et contaminés, l’absence de permis de la part des exportateurs et des transports manifestement illégaux sans l’autorisation des autorités des pays concernés. De nombreux autres cas – tels que le cas de la Malaisie, où le pays est submergé par des transports illégaux en provenance des États-Unis – attirent actuellement l’attention du public.
Il est intéressant de noter que les partenaires industriels avec lesquels nous avons discuté dans le cadre de notre étude plus large sur le transport des déchets plastiques ont formulé des témoignages contradictoires. Ils ont unanimement affirmé n’avoir jamais entendu parler de contrebande de déchets plastiques et ont insisté sur le fait que cela n’existait pas aux Pays-Bas. L’un des interviewés a même affirmé que le commerce illégal de déchets plastiques était un fantasme créé par les médias et le lobby des ONG environnementales, qui auraient conjointement inventé de faux scénarios dans lesquels les déchets plastiques néerlandais/européens étaient mal traités en Asie du Sud-Est, en Turquie et en Afrique. D’autres personnes interrogées, à savoir deux militants basés dans des pays non européens qui reçoivent des déchets plastiques néerlandais, ont déclaré avoir reçu des menaces personnelles graves visant à les réduire au silence.
Cette contradiction souligne la nature complexe du commerce illégal des déchets plastiques et nécessite une enquête approfondie sur le secteur opaque du commerce des déchets plastiques.
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