Moins de bouteilles en plastique dans l’environnement, mais les Pays-Bas n’optimisent pas le potentiel de la consigne

by Rob Buurman | 1 novembre 2022

Le 19 Octobre, Vivianne Heijnen, secrétaire d’État aux infrastructures et à la gestion de l’eau, a publié le dernier rapport de suivi du Rijkswaterstaat (Direction générale des travaux publics et de la gestion des eaux néerlandaise – RWS) sur le nombre d’emballages de boissons parmi les déchets sauvages. Ce rapport montre que RWS a trouvé 53% de petites bouteilles en plastique en moins parmi les déchets sauvages au printemps 2022 par rapport au printemps 2020. Comme de nombreuses mesures exceptionnelles étaient en vigueur au cours de l’année de référence 2020 du fait de la pandémie, la baisse pourrait être un peu plus marquée en réalité[1]. 

Le déclin des bouteilles dans les déchets se poursuit

La mesure précédente de RWS a montré une baisse de 41% du nombre de bouteilles parmi les déchets sauvages. La secrétaire d’État Heijnen déclare que ces derniers chiffres « renforcent sa conviction que la consigne est un outil efficace contre les déchets sauvages ». Depuis l’introduction de la consigne, la proportion de petites bouteilles en plastique parmi les déchets sauvages a en effet considérablement diminué. Dirk Groot a communiqué au début de l’année que son suivi montre que la proportion de bouteilles en plastique parmi les déchets sauvages a diminué de 76% depuis l’introduction de la consigne au 1er juillet 2021. La consigne est donc incontestablement plus efficace que toute autre mesure de lutte contre les déchets sauvages. Cependant, ces données montrent également que le potentiel de la consigne dans cette lutte n’est pas optimiser. 

Le gouvernement néerlandais doit prendre l’initiative

Le cabinet d’étude CE Delft a prédit que la consigne pourrait réduire de 70 à 90 % le nombre de bouteilles en plastique parmi les déchets sauvages. Ils se sont basés sur les résultats obtenus dans d’autres pays. Bien que le système n’ait qu’un an, il est clair que nous sommes encore loin des résultats escomptés et on peut en conclure qu’un ajustement du système est nécessaire. Nous avons déjà indiqué dans une évaluation intermédiaire quels sont les facteurs de réussite d’un système de consigne qui fonctionne bien, et quels sont les leviers que le gouvernement et l’industrie peuvent encore utiliser pour améliorer le système de consigne néerlandais. Il s’agit notamment d’augmenter le montant de la consigne, de légiférer pour que les consommateurs puissent récupérer leur consigne dans tous les points de vente, d’éviter les exceptions qui prêtent à confusion et de mener une campagne publique forte et motivante.

Aussi, nous attendons du gouvernement qu’il ne se contente pas d’un système qui atteigne une réduction de seulement 70 % (minimum atteignable selon l’étude de CE Delft) de petites bouteilles dans l’environnement, mais qu’il s’engage aussi à mettre en place un système de consigne qui empêche au maximum que ces bouteilles ne finissent dans la nature. La position actuelle du gouvernement nous fait douter de cette ambition. En effet, la lettre de Heijnen ne montre aucune intention d’ajuster l’impact du système de consigne néerlandais sur les déchets sauvages. 

La secrétaire d’État ne permet pas à la commission d’accéder aux chiffres relatifs à la collecte des bouteilles.

La secrétaire d’État a annoncé aujourd’hui les chiffres relatifs aux déchets sauvages en réponse à une demande du comité IenW qui souhaitait avoir un aperçu des chiffres de la collecte. Ces chiffres de collecte sont également un indicateur important de l’efficacité du système de consigne. En effet, l’impact positif de la consigne sur l’environnement, outre la réduction des déchets sauvages, consiste également en un recyclage plus important et de meilleure qualité, de sorte que moins de matières premières sont utilisées pour les nouvelles bouteilles en plastique mises sur le marché. Les chiffres de la collecte montrent combien de bouteilles sont effectivement retournées via le système de consigne. Ce chiffre ne peut pas être calculé uniquement à partir des données sur les déchets sauvages, car les bouteilles peuvent également se retrouver dans les PMC ou les déchets résiduels.

Cette demande à l’échelle du comité a été initiée par Partij voor de Dieren, qui a déjà demandé à plusieurs reprises à la secrétaire d’État les chiffres relatifs à la collecte. Comme dans sa réponse à Partij voor de Dieren de l’époque, la secrétaire d’État réagit de nouveau négativement à cette demande actuelle du comité. Elle fait référence au mois d’août 2023, date à laquelle elle recevra pour la première fois un aperçu des chiffres de collecte du secteur. À ce moment-là, le système de consigne pour les petites bouteilles en plastique aura été mis en place depuis plus de deux ans. Nous trouvons que le fait que le gouvernement ne veuille pas fournir ces informations lorsque la Chambre basse le demande n’est pas transparent et injustifié. En outre, il est incompréhensible que le gouvernement lui-même ne veuille pas avoir un aperçu intermédiaire de la situation. Cela permettrait de suivre l’évolution de l’atteinte de l’objectif légal de 90% de collecte sélective. 

Nous demandons à la secrétaire d’État Heijnen d’honorer encore la demande de la commission et de fournir rapidement à la Chambre basse les chiffres de la collecte des petites bouteilles en plastique. Ensemble, les données sur les déchets sauvages et les chiffres de la collecte permettront à la Chambre basse et au gouvernement de mieux comprendre quels ajustements sont nécessaires pour améliorer le système de consigne néerlandais et optimiser son plein potentiel. 

[1] Au printemps 2020, de nombreuses mesures corona étaient en place, ce qui signifie que les gens restaient souvent à l’intérieur. En raison de cette année zéro particulière, au cours de laquelle il y avait déjà beaucoup moins de petites bouteilles en plastique dans les déchets sauvages selon les mesures de Dirk Groot, la baisse des déchets sauvages est en fait plus marquée. Les mesures de Groot montrent une baisse de 62 % entre les six premiers mois de 2022 et les six premiers mois de 2020. 

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