Le projet de prime de retour montre que la consigne fonctionne, même en y allant à reculons

par Rob Buurman | 11 juin 2019

Le système utilisé a été rendu beaucoup plus compliqué que les systèmes de consigne à l’étranger. Le projet montre donc ce que pourrait être le potentiel réel de la consigne.

Dans le cadre du projet bruxellois, les personnes reçoivent un reçu d’achat lorsqu’elles apportent des canettes à l’un des trois points de collecte. Les partenaires du projet sont la Ville de Bruxelles, l’ULB, l’UCLouvain et aussi Fost Plus, l’organisation sans but lucratif fondée par des entreprises d’emballage.

Dans cet article, nous explorons les similitudes et les différences entre ce système de prime de rendement et un système de consigne réel, qui fait actuellement l’objet d’un vif débat en Belgique.

A quoi ressemble le projet de prime de retour ?

A partir du 2 avril, il y aura deux machines sur les campus universitaires de l’ULB-Solbosch et de l’UCLouvain à Woluwe, et une machine dans la ville de Bruxelles. « Pour chaque canette rapportée, vous recevrez une prime de retour de 5 centimes d’euro sous la forme d’un ticket de caisse chez nos détaillants partenaires », selon le site officiel du projet, retourpremie.brussels.

Analyse des similitudes et des différences entre le projet de prime de rendement et les systèmes de consigne.

Comme dans un système de consigne, les gens reçoivent une récompense lorsqu’ils rapportent une canette. Mais le projet diffère également, à plusieurs égards importants, d’un système de consigne efficace comme celui qui, depuis des années, contribue à la propreté des quartiers et à l’obtention de taux de recyclage élevés en Scandinavie et en Allemagne.

Le montant

Dans le projet de consigne, le consommateur reçoit 5 centimes d’euro pour chaque boîte retournée, sous la forme d’un ticket de caisse.

Dans les systèmes de consigne, les montants sont souvent plus élevés. 10 à 30 centimes d’euro dans plusieurs pays scandinaves, 25 centimes d’euro sur les grandes bouteilles en PET aux Pays-Bas, et sur les canettes et les bouteilles en plastique en Allemagne. L’Écosse, qui a décidé d’introduire des consignes au début du mois, prévoit 23 centimes d’euro par récipient de boisson. Le montant de la consigne a un impact significatif sur le taux de retour, selon l’étude de CE Delft, Coûts et effets des consignes sur les petites bouteilles et canettes, août 2017.

Source : CE Delft, Coûts et effets des consignes sur les petites bouteilles et canettes, août 2017.

La forme de la récompense

Dans le cadre du projet de consigne, les consommateurs reçoivent un bon d’achat au point de collecte, qu’ils peuvent échanger dans les points de vente partenaires. L’endroit où les consommateurs retournent leurs canettes est donc différent de l’endroit où ils peuvent monétiser leur récompense. La liste sur retourpremie.be ne comprend que 3 points de collecte et seulement 7 points de vente.

Dans les systèmes de consigne, en revanche, les consommateurs récupèrent leur consigne en espèces ou sous forme de réduction sur leur achat. La consigne peut être récupérée dans presque tous les points de vente. Il s’agit donc d’un plus grand nombre d’endroits où vous pouvez déposer vos canettes et obtenir une consigne sur place. Cette visibilité facilite la tâche des consommateurs et fait que les retours sont plus fréquents.

Restriction sur le montant de canettes

Le projet de consigne demande que seules les canettes soient rapportées : « Les ménages peuvent-ils collecter leurs canettes et les apporter à la machine ? Ce n’est pas l’objectif du projet. Nous voulons tester un système qui permette à la fois le recyclage des canettes et la propreté des rues. Les ménages continuent de collecter leurs canettes dans le sac bleu. Nous comptons sur les citoyens pour jouer le jeu« , peut-on lire sur le site web retourpremie.brussels.

Dans les systèmes de consigne étrangers, bien sûr, il s’agit de toutes les canettes. Le fait qu’ils soient consommés à l’intérieur ou à l’extérieur ne change rien au droit à la consigne. Moins il y a de canettes exclues, plus le système est efficace.

Limitation du montant

Un consommateur peut utiliser un maximum de 1,25€ de bons d’achat par jour/personne dans le cadre du système de consigne. Dans les systèmes de consigne, en revanche, il n’y a pas de plafond pour la consigne que l’on peut obtenir.

Conclusion de Recycling Netwerk

Le projet de prime de rendement comporte donc une série de limitations quant à son utilité et à son attrait. La combinaison du faible montant, de la méthode de collecte difficile, du nombre limité de points de collecte, du nombre limité de commerçants participants, du plafond maximum et de la limitation aux canettes de déchets sauvages sont autant de freins au fonctionnement du projet pilote.

Il est donc particulièrement remarquable que, malgré toutes ces restrictions et freins, 40 000 canettes aient été collectées en 42 jours, selon les chiffres de Bruzz. Cela fait donc une moyenne de plus de 300 canettes par point de collecte et par jour. À titre de comparaison, une machine de consigne en Norvège reçoit en moyenne 740 canettes ET bouteilles par jour.

« Bien que le projet pilote soit inutilement compliqué, il fonctionne quand même ! Cela montre à quel point les gens sont demandeurs d’un véritable système de consigne. Ce système ne leur fournit qu’une infime partie de ce que feraient de vraies consignes. Mais même dans ce cas, les gens continuent à se lancer. Les consommateurs veulent se débarrasser de leurs canettes de la manière la plus écologique possible. Le moteur de la consigne est si fort qu’il avance même avec le frein à main », analyse l’organisation environnementale Recycling Netwerk Benelux.

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