L’UE prend une décision importante : bientôt la fin des transferts de déchets plastiques vers les pays non membres de l’OCDE
Il sera plus difficile pour les pays européens de transférer des déchets plastiques vers des pays extérieurs à l’Union européenne. Le nouvel accord européen sur la révision du règlement sur les transferts de déchets comprend la décision historique de mettre fin à l’exportation de déchets plastiques vers les pays non membres de l’OCDE dans un délai de deux ans et demi. C’est une victoire pour laquelle Recycling Netwerk, avec d’autres ONG, se bat depuis des années.
Il y a urgence. Plus d’un million de tonnes de déchets plastiques européens ont encore été exportées en 2022 vers des pays qui ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour les traiter en toute sécurité. La moitié a été exportée vers des pays non membres de l’OCDE tels que la Malaisie, le Vietnam, l’Indonésie et la Thaïlande. Mais un tiers a également abouti en Turquie. Aussi, nous continuons à regretter que les institutions de l’UE n’aient pas accepté d’arrêter d’exporter des déchets plastiques vers tous les pays.
Sedat Gündoğdu (chercheur sur les microplastiques à l’université de Çukurova en Turquie) est également inquiet : « Je salue la décision d’arrêter les exportations vers les pays non-membres de l’OCDE, mais j’espère que cela n’entraînera pas une augmentation des déchets plastiques expédiés en Turquie. »
Pour protéger la population et l’environnement des pays destinataires, Recycling Netwerk demande depuis des années l’interdiction des exportations. Cette semaine, avec Natuur & Milieu, Plastic Soup Foundation, Searious Business, Zero Waste Netherlands et Stichting Go Clean, nous avons envoyé une lettre au Secrétaire d’Etat pour demander l’introduction de l’interdiction d’exportation. Nous avons également écrit précédemment sur le soutien à cette interdiction au sein du Parlement européen.
Janine Röling de Recycling Netwerk Benelux : « Grâce à cette décision, l’UE prend enfin ses responsabilités. Il s’agit de nos déchets, nous devons résoudre le problème nous-mêmes et ne pas les envoyer dans des pays qui ne disposent pas d’infrastructures pour les traiter en toute sécurité, ce qui aurait des conséquences considérables pour l’homme et la nature. »
Le nouvel accord prévoit des procédures et des contrôles qui devraient permettre d’éviter que nos déchets ne causent d’autres problèmes sanitaires ou environnementaux ailleurs dans le monde. Il est également prévu d’améliorer le recyclage des plastiques en Europe et de ne poursuivre les transferts de déchets entre les pays de l’UE que dans des conditions strictes. Dans la mesure du possible, les déchets doivent être traités ou réutilisés localement.
Un groupe de contrôle sera mis en place pour améliorer la coopération entre les États membres de l’UE et pour prévenir et détecter les transferts illégaux. En coopération avec les autorités nationales, la Commission européenne pourra également procéder à des inspections lorsqu’il existe des soupçons suffisants de transferts illégaux de déchets.