Cet article a é†é publié sur le site internet du projet Weeffouten.
Amsterdam, le 30 janvier 2024 – Les PFAS, « produit chimique éternel », sont désormais partout : dans notre alimentation, dans l’eau et même dans les œufs des poules de loisir. Comment en est-on arrivé là ? Transparency International Pays-Bas (TI-NL) recherche les causes profondes de ce problème dans le cadre de son projet Weeffouten. En 2023, l’Office néerlandais de la sécurité (OVV) a enquêté sur la manière dont le gouvernement gère les émissions de trois entreprises polluantes, dont Chemours, un utilisateur de PFAS. L’OVV a conclu que le gouvernement néerlandais ne protège pas suffisamment les citoyens contre les émissions des industries polluantes.
Les émissions de PFAS et le rôle de l’ entreprise Chemours ont atteint un sommet après que Zembla a révélé en 2023 que le géant de la chimie savait depuis plus de trois décennies qu’il contaminait gravement les eaux souterraines de la région avec des PFAS. Cependant, Chemours a décidé de ne pas mener de recherches supplémentaires. La raison : trouver des PFAS « ne coûterait que plus d’argent ». En 2003, il a été constaté que la pollution n’avait fait qu’augmenter. L’assainissement est une nouvelle fois jugé « financièrement et techniquement irréalisable ». En réponse aux révélations de Zembla et à la tempête médiatique qui a suivi, l’Office néerlandais de la sécurité (OVV) a mené une enquête sur la lutte contre les émissions de l’industrie polluante. Une procédure européenne est également en cours pour interdire les PFAS, l’industrie milliardaire et les groupes d’action locale faisant entendre leur voix à Bruxelles.
PFAS (substances per- et polyfluoroalkyles) est un terme générique désignant des milliers de substances que rendent les produits hydrofuges ou hydrofuges. Le problème de ces substances est qu’elles ne se décomposent pas ou peu et s’accumulent donc à la fois dans le corps humain et dans l’environnement. Même à faibles concentrations, les PFAS sont nocifs pour le système immunitaire et l’équilibre hormonal, tandis qu’une exposition élevée à ces substances peut même être cancérigène, selon l’Institut national de la santé publique et de l’environnement (RIVM).
Prêter attention de la distribution des permis aux émissions
La responsabilité du contrôle du respect des normes sanitaires incombe au gouvernement. Dans son rapport « Industrie et riverains », l’OVV constate qu’une image complète des émissions fait souvent défaut car le gouvernement ne mesure pas systématiquement les émissions. En outre, l’OVV souligne que les entreprises et les gouvernements se concentrent trop sur les autorisations et pas assez sur les dommages causés par les émissions réelles. De plus, les permis accordés ne sont pas toujours suffisants. En conséquence, une exposition excessive à des substances nocives peut toujours se produire même si une entreprise respecte l’autorisation.
Cette découverte n’est pas nouvelle. La Cour des comptes a déjà conclu que certains services environnementaux disposent à peine de données en ordre. En outre, les mesures ne sont prises par le gouvernement qu’après que des pressions aient été exercées par les résidents locaux et les groupes d’action locale. Cette approche réactive ne contribue pas à renforcer la confiance dans le gouvernement. L’ OVV souligne également que l’attention médiatique est la principale raison de l’implication politique dans le dossier Chemours. Ce n’est qu’après l’engagement politique que l’on s’efforce de s’acquitter de ses responsabilités et de ses devoirs. Le mal est souvent déjà fait. Cela rend les dossiers encore plus compliqués car il existe une déclaration de réparation et un éventuel système d’indemnisation doit être introduit une fois que le dommage a également été légalement établi.
Y aura-t-il une interdiction des PFAS ?
Pour la première fois, il semble y avoir une dynamique en faveur de la protection des citoyens contre les effets nocifs des PFAS. En février 2023, le RIVM et quatre autres services de santé européens ont publié une proposition d’interdiction totale de la production, de l’importation et de la vente de tous les produits contenant des PFAS. Les produits résistent à cela et Chemours, entre autres, a engagé la société de lobbying FTI pour mettre en place une stratégie de lobbying, selon une étude du NRC. Parallèlement, l’entreprise tente de mobiliser tous ses clients, des constructeurs automobiles aux entreprises d’électronique, pour convaincre Bruxelles du caractère indispensable des PFAS.
L’objectif principal de ces arguments est d’empêcher ou de retarder une interdiction des PFAS à l’échelle européenne. Chemours encourage ses clients et les organisations industrielles à souligner que les PFAS sont sans danger et que ces substances sont effectivement dégradables et non toxiques. Ils fournissent deux articles scientifiques qui soutiennent ces arguments. Détail intéressant : selon le NRC, les co-auteurs des deux articles sont des salariés de Chemours.
Même s’ils sont loin derrière les grandes entreprises, les groupes d’action citoyenne font également entendre leur voix à Bruxelles. Le groupe d’action locale « La santé pour tout » de Sliedrecht s’oppose depuis des années à de nouvelles émissions de PFAS par Chemours. L’un des fondateurs du groupe d’action déclare que le lobby chimique souhaite une période de transition de 12 à 15 ans avant que l’interdiction des PFAS n’entre en vigueur. C’est la principale raison pour laquelle ils se sont rendus au Parlement européen le mois dernier pour contrebalancer le lobby du PFAS. Lors des discussions avec les députés européens, Health for Everything préconise une période de transition nettement plus courte que celle envisagée par le lobby. Il reste à voir si ceux qui subissent le fardeau des PFAS depuis des années trouveront une oreille attentive en politique.
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