* Image à titre illustratif
Que se passerait-il si l’une des plus grandes usines de plastique fossile d’Europe était construite en pleine crise climatique ? Que se passerait-il si cela se produisait à côté d’une réserve naturelle protégée, avec des fonds publics, et avec une pollution qui s’étend bien au-delà des frontières nationales ? C’est exactement ce qui se passe actuellement avec le « Projet One » d’Ineos dans le port d’Anvers. Un projet qui transformera le gaz éthane fossile provenant des États-Unis en éthylène pour fabriquer du plastique neuf. Alors que nous savons pertinemment que nous devons réduire de toute urgence notre consommation de combustibles fossiles et notre production de plastique.
Fair Resource Foundation s’oppose, avec treize autres organisations, à laconstruction de cette usine superflue. Project One suit un modèle économique fossile qui va à l’encontre d’un avenir viable. Ce projet émettra des tonnes de CO₂ et inondera le marché déjà saturé du plastique avec encore plus de plastique fossile.
En outre, le gouvernement flamand soutient activement ce projet par des garanties, une aide, une task force spéciale et des procédures d’autorisation accélérées, alors que les tribunaux ont à plusieurs reprises estimé qu’Ineos n’avait pas suffisamment pris en compte l’impact environnemental. Pourtant, les autorités continuent à délivrer de nouveaux permis. Le gouvernement flamand se montre très serviable pour enrichir encore davantage le milliardaire et propriétaire d’INEOS, Jim Ratcliffe.

De start van Project One
Le 19 janvier 2019, Ineos a annoncé de construire une nouvelle usine de craquage d’éthane et de propylène dans le port d’Anvers, juste à côté d’une réserve naturelle protégée. Les usines devaient transformer du gaz fossile provenant des États-Unis en éthylène et propylène, des composants de base du plastique. Il est rapidement apparu qu’il s’agirait de l’un des plus gros investissements fossiles d’Europe.
Avec treize autres organisations, nous avons engagé des procédures judiciaires. pour empêcher la construction. Peu après une première victoire pour empêcher la déforestation, Ineos a décidé début 2021 de « réduirede moitié » le projet en suspendant provisoirement l’installation de propylène. Peu de temps après, Ineos a renoncé à l’ensemble du permis. La bataille était-elle terminée pour autant ?
Des années de bataille juridique
Malheureusement, plus tard en 2021, Ineos a demandé un nouveau permis. Un permis qui devait couvrir l’ensemble de l’impact environnemental. Le gouvernement flamand, peu critique, a rapidement donné son feu vert à la fin de l’année 2021. Sous la direction de ClientEarth, nous avons contesté cette décision avec succès.
Entre-temps, les provinces du Brabant-Septentrional et de Zélande s’étaient également jointes à l’action contre Ineos dans le cadre d’une affaire distincte. L’impact des émissions d’azote sur la nature néerlandaise n’avait pas été suffisamment pris en compte. En 2022, l’opposition au permis a été examinée et en 2023, une décision historique a été rendue : le permis a été détruit.
En 2024, Ineos a déposé une nouvelle demande de permis, sans changements significatifs. Pourtant, le gouvernement flamand a donné son accord.. Jusqu’à ce qu’il retire son approbation, et a immédiatement délivré un nouveau permis sur la base du nouveau cadre réglementaire en matière d’azote. Ineos se sentait encore incertain quant au respect du nouveau cadre relatif à l’azote et a demandé une nouvelle fois un permis. Celui-ci lui a été accordé, après quoi les provinces néerlandaises ont cessé leur opposition. Mais pas notre coalition.
Le rôle du gouvernement flamand
L’annonce d’Ineos début 2019 n’est pas tombée du ciel. À l’automne 2018, le gouvernement flamand avait déjà promis d’accueillir le projet à Anvers. En concurrence notamment avec le port de Rotterdam, le gouvernement flamand s’est engagé à garantir une partie de l’investissement. Via Gigarant, un instrument spécial du gouvernement pour les garanties, le gouvernement, c’est-à-dire le contribuable flamand, garantit jusqu’à 500 millions d’euros.
En outre, il soutient Ineos par des subventions, ou comme il préfère le dire : un soutien écologique stratégique et un soutien à la transformation stratégique.. La facture ? 5 millions d’euros. Et ce n’est pas tout : après le verdict accablant rendu en 2023, tout a été mis en œuvre pour convaincre Ineos qu’il pouvait continuer : après un appel vidéo personnel, Ineos a bénéficié d’un accompagnement intensif de la part du Département de l’environnement, qui a également fait appel à un groupe de travail.
Projet One : un investissement dans la pollution, pas dans l’avenir
À une époque où chaque tonne de CO₂ compte, le gouvernement flamand choisit délibérément de permettre la construction de l’une des plus grandes usines de plastique d’Europe. Le « Projet One » d’Ineos va encore davantage nuire à l’environnement et inonder le monde de nouveaux plastiques, ce dont nous n’avons certainement pas besoin pour lutter contre la crise climatique et la soupe plastique. Une production fossile accrue rend le recyclage moins compétitif et augmente la quantité de plastiques qui finissent dans les incinérateurs.

Alors que tant de citoyens et d’entreprises contribuent à la réduction des émissions, le gouvernement flamand injecte des fonds publics et apporte son soutien politique à un projet fossile qui va à l’encontre des objectifs climatiques et de la protection de l’environnement. Les tribunaux ont jugé à plusieurs reprises qu’Ineos ne démontrait pas suffisamment l’impact environnemental du projet. Pourtant, les permis sont accordés à un rythme accéléré et le projet continue d’avancer.
Nous disons : ça suffit !. Le projet One appartient au passé. Les gouvernements doivent opter pour des solutions durables, et non pour des industries polluantes qui aggravent la crise climatique.
Nous continuerons à lutter contre le projet One sur le plan juridique et public, en collaboration avec les citoyens, les partenaires et les autorités qui ont fait le choix d’un avenir viable.
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