Deux semaines avant les élections, un dossier coûteux est toujours en suspens au niveau interrégional. Il porte le nom peu sexy de « ACI REP + déchets sauvages » et concerne un accord de coopération pour l’extension de la responsabilité des producteurs (REP) et le report des coûts des déchets sauvages sur les producteurs d’emballages, conformément à la directive européenne SUP (Single-Use Plastic). Depuis janvier de l’année dernière, la Belgique est déjà censée avoir transposé cette directive dans sa législation nationale. La ministre flamande de l’environnement Zuhal Demir refuse, ce qui pourrait nous coûter jusqu’à 164 000 euros par jour. Prenons-nous le risque de payer cette somme chaque jour, ou la ministre décidera-t-elle d’enfin avancer sur le dossier ?
Écran de fumée avec la taxe fédérale sur les emballages à usage unique
Alors que Bruxelles et la Wallonie veulent aller de l’avant, la ministre Demir affirme que la taxe régionale sur les déchets sauvages ne sera mise en place que lorsque la taxe fédérale sur les emballages à usage unique ne sera pas diminuée. Cela n’a aucun sens, car il s’agit de deux taxes différentes sur deux impacts polluants différents de l’industrie de l’emballage.
Pendant ce temps, le coût des déchets sauvages est toujours sur les épaules des villes et des communes, alors que nous sommes tous d’accord pour dire que c’est le pollueur qui doit payer.
La solution de la consigne et l’accord de coopération interrégionale sur la REP sont aussi en danger
Ce n’est pas seulement le financement du nettoyage des déchets sauvages par les producteurs d’emballages qui est menacé d’échouer avec le gouvernement flamand. Les négociations sur la consigne et sur la création de nouvelles responsabilités élargies des producteurs (comme les meubles, les textiles) font également partie de ce dossier. En ce qui concerne la consigne, la ministre flamande Zuhal Demir a déjà promis à plusieurs reprises son introduction d’ici fin 2025. Si l’accord à ce sujet doit attendre les prochains gouvernements, il sera difficile d’y parvenir. Quant au nouvel organisme interrégional pour la responsabilité élargie des producteurs, il est considéré comme essentiel par la plupart des parties prenantes. La proposition d’accord interrégional à ce sujet a déjà été validée en deux lectures par les trois régions et les régions wallonnes et bruxelloises ont également déjà approuvé la troisième lecture. Mais l’accord dans son ensemble est maintenant menacé par la Flandre.
La Flandre doit faire preuve de bonne volonté
Les régions wallonne et bruxelloise ont déjà donné leur feu vert à l’adoption des accords ACI « REP + déchets sauvages ». Le seul obstacle se situe au niveau de la ministre flamande de l’environnement Zuhal Demir. Elle doit convaincre son gouvernement d’avancer sur ces dossiers. C’est le seul moyen de permettre de réels progrès dans la lutte contre les déchets d’emballages et d’éviter plus de 60 millions d’euros d’amendes pour la Belgique.
Gerelateerde tags
Le lobby anti-consigne : pourquoi attendons-nous devant les machines à déconsigner ?
L’introduction de la consigne sur les petites bouteilles et les canettes s’est heurtée ces dernières années à l’opposition du puissant lobby anti-consigne. Nous analysons la situation d’un point de vue structurel.
[Position paper] On the road to ambitious Deposit Return Systems all over Europe
In spite of the weakening of the revision of the PPWR, we do still welcome the direction given to DRS in the new revision of the PPWR. With this joint letter we comment on the regulation, which consecrates DRS as a solution to increase selective collection, foster reuse
[Lettre ouverte] Ras-le-bol des déchets sauvages : introduisez une consigne efficace sur les canettes et bouteilles en plastique
Les canettes et bouteilles en plastiques continuent d’envahir la Belgique. À l’approche des élections, des organisations environnementales, de consommateurs, agricoles et de lutte contre la pauvreté réclament l’introduction d’une consigne efficace aux gouvernements régionaux.