Le préjudice économique subi par le secteur bovin flamand se chiffre en millions.

C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par un étudiant en master d’économie de l’université de Wageningen à la demande de l’organisation environnementale Recycling Netwerk Benelux, qui tente pour la première fois de cartographier l’impact financier des déchets sauvages sur l’élevage.

Lors du fauchage, des morceaux de canettes jetées ou d’autres détritus se retrouvent parfois dans l’alimentation du bétail. Ces morceaux provoquent des blessures dans l’estomac des bovins. Les vétérinaires connaissent cette blessure sous le nom de « sharp-in« . Elle peut entraîner une baisse de la production laitière, des maladies et parfois la mort de l’animal.

Les chiffres en Flandre

145 éleveurs flamands ont répondu à l’enquête sur leurs expériences avec le « sharp-in » au cours des cinq dernières années. Ainsi, 1,48 % de l’ensemble du groupe professionnel des éleveurs flamands a répondu à l’enquête.

Dans les réponses à cette enquête en ligne, 68,3 % des éleveurs flamands interrogés ont déclaré qu’ils avaient eu au moins un animal malade à cause du sharp-in au cours des cinq dernières années.

Ils ont estimé que les déchets sauvages étaient la cause des blessures dans 79 % des cas. On estime que les éleveurs interrogés ont eu 381 animaux malades à cause des déchets sauvages au cours des cinq dernières années, sur un ensemble déclaré de 19 655 animaux. Parmi eux, 165 animaux seraient morts.

En outre, pour corriger un éventuel biais – les victimes étant plus susceptibles de répondre à une enquête sur le problème – une enquête de référence a été réalisée. Une éventuelle surreprésentation des éleveurs défavorisés dans l’enquête a donc été corrigée par un facteur de pondération. Cela permet d’extrapolations à l’ensemble du secteur de l’élevage flamand. Ces statistiques doivent être manipulées avec prudence, c’est pourquoi les marges d’erreur de l’estimation sont indiquées dans chaque cas.

Pondéré par l’enquête de référence et extrapolé à l’ensemble du cheptel flamand, cela donne les estimations suivantes :

En Flandre, 5 152 à 6 227 vaches sont rendues malades chaque année par les déchets sauvages, sur un cheptel national total de 1,3 million de bovins.

Avec une certaine prudence statistique, on peut estimer que parmi ceux-ci, entre 2 051 (limite inférieure) et 2 474 (limite supérieure) bovins meurent chaque année en Flandre.

Une facture lourde pour le secteur de l’élevage

Le traitement des vaches malades, la réduction de la production de lait et la mort des vaches font augmenter les coûts pour les éleveurs. Ils passent également du temps à nettoyer le terrain pour éviter que les vaches n’ingèrent des morceaux de canettes. Cette étude estime le coût économique total pour l’ensemble du secteur de l’élevage flamand à 4,5 à 6,8 millions d’euros par an. Les éleveurs sont donc les victimes d’une pollution sur laquelle ils n’ont aucun contrôle.

Pour l’organisation environnementale Recycling Netwerk Benelux, les chiffres de cette étude constituent une source d’information importante dans le débat politique actuel sur la lutte contre les déchets sauvages. La détresse que les canettes causent aux vaches et le coût économique pour les éleveurs s’ajoutent au coût élevé de la lutte contre les déchets sauvages, 155 millions par an, auquel les municipalités flamandes doivent déjà faire face.

Les bouteilles et les canettes représentent 40 % du volume des déchets sauvages. Les morceaux pointus de canettes sont particulièrement dangereux pour les vaches. La mise en place de la consigne pourrait réduire de 70 à 90 % le volume des bouteilles et des canettes dans les déchets sauvages. C’est ce qu’a calculé en septembre le bureau d’étude néerlandais CE Delft dans une étude commandée par le gouvernement néerlandais.

Les déchets sauvages rendent les vaches malades tous les jours. Il y a donc urgence. Le gouvernement flamand de coalition de la  N-VA, CD&V et Open VLD a promis de prendre une décision sur l’introduction da la consigne en 2018. Recycling Netwerk demande donc au gouvernement flamand d’accélérer les choses et de décider de l’introduction de la consigne sur toutes les bouteilles et canettes en plastique dans un avenir proche.

Contact presse :
Tom Zoete
Communication Recycling Netwerk Benelux
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