Le 1er juillet 2023, une taxe sur les emballages en plastique (contenant) pour les plats à emporter a été introduite aux Pays-Bas. Chez Mission Reuse, nous avions des doutes quant à l’impact et à la faisabilité de cette mesure. Après tout, les emballages pour lesquels vous devez payer un supplément peuvent toujours devenir des déchets. De plus, seule quelques personnes se déplacent constamment avec leur propre gobelet et leur propre récipient.

Trois mois plus tard, la Chambre basse (Tweede Kamer) veut déjà supprimer cette taxe sur le plastique. Selon une majorité de la Chambre, la taxe n’incite pas les producteurs à la durabilité. Nous sommes tout à fait d’accord. Mais nous espérons que nous pourrons simplement ajuster le règlement, et non le supprimer. « Nous ne réduirons pas la montagne de déchets en punissant les consommateurs avec une taxe sur le plastique sans offrir d’alternative. Nous devons encourager les entreprises à adopter des emballages réutilisables », explique Emmy Van Daele, de Mission Reuse.

Chaque jour, aux Pays-Bas, nous jetons 19 millions de gobelets et d’emballages alimentaires en plastique à usage unique. D’ici 2026, ce chiffre devrait être inférieur de 40 % à celui de 2022. Comment pouvons-nous modifier ces réglementations pour y parvenir ?

  • Il est préférable d’interdire purement et simplement le plastique à usage unique dans certains endroits plutôt que de le décourager par des règles compliquées. Ce n’est qu’à cette condition qu’il sera possible de faire respecter les règles. C’est également ce que dit l’ILT, l’organisation chargée de faire respecter la réglementation.
  • Les entreprises sont désormais tenues de facturer une taxe pour les emballages jetables, mais elles sont libres d’utiliser ce revenu supplémentaire. Le gouvernement attend des entrepreneurs qu’ils investissent les taxes dans des alternatives réutilisables, mais ce n’est pas une obligation. Prenons l’exemple de la ville allemande de Tübingen. La ville y prélève une taxe sur les emballages jetables, qu’elle investit ensuite dans des solutions de remplacement réutilisables. Même le McDonald’s local, qui s’opposait à cette taxe, a été contraint par le tribunal à y participer.
  • Aucun montant minimum n’a été fixé pour la taxe. Il existe donc des entreprises de restauration et des supermarchés qui échappent à la taxe en ne facturant qu’un centime. Parfois, les prix ne sont même pas augmentés du tout. L’idée était que la taxe encouragerait les consommateurs à acheter moins d’emballages jetables. Des recherches montrent faut au moins 25 centimes par emballage pour provoquer un changement de comportement.
  • Les entreprises ont besoin de plus de conseils de la part du gouvernement pour appliquer les nouvelles règles. Des informations indépendantes sur les systèmes réutilisables et des avertissements sur les fausses solutions en carton ou en plastique biodégradable (qui ne sont pas sans plastique) sont nécessaires, en particulier dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.

À partir du 1er janvier 2024, une nouvelle législation sur la consommation sur place entrera en vigueur. Les personnes qui restent manger dans un bar, un club de sport ou au restaurant ne seront plus autorisées à le faire avec des produits jetables. Mais là encore, il existe des exceptions où les récipients jetables contenant du plastique sont encore autorisés. Ces exceptions entravent le bon fonctionnement du système. Ne soyons plus à côté de la plaque. Rendons les choses simples et claires pour les entreprises et les consommateurs : le réemploi obligatoire pour la consommation sur place. C’est ce qu’a fait la France.

Curieux d’en savoir plus ?

Karl Beerenfenger et Emmy Van Daele de Mission Reuse (un programme de transition commun à Enviu, Natuur & Milieu et Recycling Netwerk Benelux) sont disponibles pour vos questions et interviews.

Contacts

Karl Beerenfenger – karl.beerenfenger@recyclingnetwerk.org – 06-18632023

Emmy Van Daele – emmy.vandaele@recyclingnetwerk.org – 06-83903990